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Cebenna, Cévennes…vous ne trouvez pas une ressemblance ?
En effet, Cebenna pourrait être à l’origine du mot Cévennes pour nommer ce massif hercynien, étendu, dont le Caroux marque le dernier contrefort sud. Bon nombre de légendes circulent, nous vous en proposons 2, entre mythe et réalité…
La légende de Cebenna et Réa
En ce temps-là vivaient des géants. Cruels, ils meurtrissaient la terre, dévastaient la nature, offensaient le ciel dans des batailles terribles qu’ils se lançaient sans cesse.
Impuissant à les calmer, Terre et Ciel se mirent d’accord pour détruire entièrement la race des géants. Jupiter jeta la foudre dans leurs combats. La terre tendit des pièges.
Cebenna et Réa survivaient seuls. C’est que contrairement à ceux de leur race, ils étaient doux et paisibles, allant main dans la main, sensibles aux beautés de la nature, de l’aube, du crépuscule, aux charmes des fleurs, aux chants des oiseaux. Ils affectionnaient par-dessus tout un plateau et un roc appelé Caroux d’où leur regard pouvait glisser par-dessus vallées et monts, vers la mer aux horizons infinis.
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« Qu’ils meurent », criaient furieux les Dieux de l’Olympe,
impatients de créer une nouvelle race. La Terre, que tant de grâce et de douceur
touchaient, hésita longuement… puis céda enfin. Un soir que l’air était
parfumé, d’une grande douceur, Cebenna s’étendit sur le roc pendant que Réa
remontait le lit du ruisseau d’Héric. Cebenna suivait d’un œil distrait de petits
nuages roses courant sur le couchant. Surprise, elle sentit sous son poids le roc s’amollir,
se creuser. Effrayée, elle lança ses bras et ses jambes en un brusque sursaut. La pierre devenue
glue immobilisa ses membres, elle renversa sa tête en arrière, poussa un cri de désespoir
et d’agonie et les larmes qui s’échappèrent de ses yeux tombèrent goutte à
goutte dans les eaux du Rieutord. Réa, au cri poussé par Cebenna, voulut s’élancer
vers elle. Hélas ! sous l’effort, ses pieds s’enfoncèrent comme
aspirés par le lit du torrent. Il tomba à genoux pendant que ses mains s’appuyaient
sur le rocher. Il sentit à son tour son corps se durcir et se confondre avec le rocher. Il comprit
que les Dieux leur avaient jeté un sort et qu’ils seraient lui et Cebenna à jamais
pétrifiés dans ce roc.
Ses larmes coulèrent à son tour et formèrent le ruisseau d’Héric qui
coule toujours dans les gorges et se mêle à celles du Rieutord pour l’éternité.
Cebenna donne son nom et ses formes au Caroux, repère visible de la méditerranée
qui guide encore aujourd’hui les marins qui cherchent le chemin du port.
Cebenna, la femme qui pleure
Qui ne connaît pas Cebenna, fille de Titans, condamnée par Zeus à
espérer l’amour sans jamais l’atteindre. Eperdue de chagrin, elle vint s’étendre
au sommet de la montagne pour y mourir. La nature, attendrie par son destin, lui confectionna un écrin de
pierres pour l’éternité. Le corps de Cebenna, l’infortunée, dessine, ainsi,
à jamais ses formes au massif du Caroux.
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